L’année 2024 a été marquée par le plus grand nombre de décès de migrants jamais enregistré, avec au moins 8.938 personnes mortes sur les routes migratoires, selon l’agence de l’ONU pour les migrations (OIM).
‘’Ces chiffres nous rappellent tragiquement que les gens risquent leur vie lorsque l’insécurité, le manque d’opportunités et d’autres pressions les privent d’options sûres ou viables dans leur pays’’, a déclaré Amy Pope, la directrice générale de l’Organisation internationale pour les migrations. Le rapport de l’OIM indique que près des trois quarts des décès et disparitions de migrants enregistrés dans le monde depuis 2014 sont survenus alors que les personnes fuyaient l’insécurité, les conflits, les catastrophes et d’autres crises humanitaires.
Un migrant sur quatre était ‘’originaire de pays touchés par des crises humanitaires, avec la mort de milliers d’Afghans, de Rohingyas et de Syriens documentée sur les routes migratoires dans le monde entier’’, souligne le rapport de l’OIM sur les migrants disparus.
Le document cité par France info indique que plus de 52.000 personnes ont trouvé la mort en tentant de fuir l’un des 40 pays du monde où l’ONU a mis en place un plan de réponse aux crises ou un plan de réponse humanitaire.
La cheffe de l’OIM a exhorté la communauté internationale à investir pour ‘’créer de la stabilité et des opportunités au sein des communautés, afin que la migration soit un choix et non une nécessité’’. ‘’Et lorsqu’il n’est plus possible de rester, nous devons travailler ensemble pour permettre des parcours sûrs, légaux et ordonnés qui protègent les vies’’, a-t-elle ajouté.
La Méditerranée centrale reste la route migratoire la plus meurtrière au monde, avec près de 25.000 personnes perdues en mer au cours de la dernière décennie, selon l’OIM.
Plus de 12.000 d’entre elles ont été perdues en mer après avoir quitté la Libye, déchirée par la guerre, et d’innombrables autres ont disparu en traversant le désert du Sahara, selon le rapport.
Plus de 5000 personnes sont mortes en tentant de quitter l’Afghanistan ravagé par la crise au cours de la dernière décennie, la plupart depuis que les Talibans ont repris le pouvoir en 2021.
Et plus de 3100 membres de la minorité persécutée des Rohingyas de Birmanie sont morts au cours de cette période, souvent dans des naufrages ou lors de la traversée vers le Bangladesh.
Une image d’un camp de réfugiés Rohingyas au Bangladesh tirée d’une vidéo diffusée sur les médias sociaux. Parmi cette minorité persécutée, plus de 3000 personnes sont mortes depuis dix ans, souvent lors de naufrages.
Trop souvent, les migrants passent à travers les mailles du filet, avertit Julia Black, coordinatrice du projet Migrants disparus de l’OIM et auteur du rapport.
Et en raison du manque de données – en particulier dans les zones de guerre et les zones sinistrées – le nombre réel de morts est probablement beaucoup plus élevé que ce que nous avons enregistré, a-t-elle déclaré dans le communiqué.