Œufs : La FISA s’explique sur la flambée des prix

La hausse continue du prix des œufs commence à peser sur les ménages. Une situation préoccupante sur laquelle Youssef Alaoui, président de la Fédération Interprofessionnelle du Secteur Avicole (FISA), s’est exprimé auprès de « L’Opinion ».

En l’espace de quelques jours, la hausse du prix des œufs a mis en ébullition les discussions dans les foyers marocains. Aliment de base dans la plupart des cuisines, les œufs voient leur coût dépasser largement le prix habituel de 1,50 dirham, ce qui ajoute une pression supplémentaire sur des ménages déjà fragilisés par une inflation persistante et une hausse généralisée du coût de la vie. Depuis la fin du mois de juillet, cette augmentation a eu un impact direct sur la consommation de ce produit par de nombreux citoyens à revenus modestes.

Face à cette situation préoccupante, l’Association marocaine de la protection des consommateurs est intervenue pour dénoncer cette flambée des prix ainsi que les déséquilibres observés sur le marché de production de cet aliment vital. Cette montée des prix, complexe, s’explique par plusieurs facteurs. Pour mieux comprendre ces mécanismes, « L’Opinion » a interrogé Youssef Alaoui, président de la Fédération Interprofessionnelle du Secteur Avicole (FISA). Selon lui, « cette hausse est principalement liée à la période estivale ». Il explique que les poules pondeuses sont particulièrement sensibles aux fortes températures, ce qui affecte directement leur capacité de production.

« La baisse de performance des poules en été n’est en rien comparable à celle observée en hiver. Avec la récente vague de chaleur, les poules peinent davantage à pondre, ce qui réduit automatiquement l’offre disponible sur le marché », précise-t-il. Cette envolée des prix s’explique donc en grande partie par les conditions climatiques extrêmes, qui fragilisent le rendement des élevages.

« De plus, durant l’été, les prix augmentent naturellement en raison d’une surconsommation liée à plusieurs facteurs », ajoute-t-il. « La demande connaît une hausse saisonnière marquée à cette période, notamment à cause des vacances scolaires, de la présence accrue des touristes, et du recours plus fréquent à la restauration hors foyer. Ces éléments contribuent à une pression supplémentaire sur l’offre. Il est donc naturel d’observer une flambée des prix lorsque la demande dépasse les capacités de production, surtout en été ».

Flambée passagère ?

Toutefois, le président se veut rassurant. Selon lui, la hausse des prix observée durant l’été devrait s’atténuer progressivement avec la fin des vacances scolaires et le départ des touristes, qui contribuent fortement à l’augmentation de la demande. Il souligne que cette flambée est passagère et qu’un retour à la normale est attendu dès que les températures baisseront et que les conditions de production redeviendront plus favorables. Par ailleurs, la FISA affirme poursuivre son travail en coordination avec l’ensemble des acteurs de la filière avicole afin de garantir un approvisionnement équilibré du marché national.

Situation sanitaire stable

Interrogé sur la situation sanitaire des élevages avicoles au Maroc, notamment en ce qui concerne le risque d’épizootie de grippe aviaire, qui est une maladie infectieuse qui touche principalement les volatiles, mais qui peut également affecter certains mammifères d’élevage et est souvent liée au virus de la grippe A (H5N1), le président de la FISA a tenu à rassurer. Il affirme qu’« il n’y a pas d’épizootie actuellement au Maroc ». Le pays compte environ 200 fermes de production d’œufs, toutes placées sous la surveillance quotidienne de l’Office National de Sécurité Sanitaire des Produits Alimentaires (ONSSA). Celui-ci effectue des contrôles réguliers et rigoureux sur l’ensemble des exploitations.

De plus, les vétérinaires sont légalement tenus de signaler immédiatement tout risque ou suspicion d’infection. « Il n’y a pas de congé dans ce secteur, tout le monde est mobilisé », ajoute-t-il, soulignant le sérieux du suivi sanitaire mis en place. À ce jour, aucun signalement anormal n’a été enregistré, ce qui témoigne, selon lui, du bon état sanitaire du secteur avicole national.

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