La Maison Blanche a affirmé, mercredi, que des négociations directes ont lieu entre l’administration Trump et le mouvement palestinien Hamas. Un dirigeant de la résistance palestinienne, qui a confirmé la tenue d’une réunion avec des responsables américains, a souligné que seul l’échange de prisonniers a été évoqué.
La porte-parole de la Maison Blanche, Karoline Leavitt, a affirmé que l’envoyé spécial américain pour les otages, Adam Boehler, était « engagé dans ces négociations, (et) a l’autorité de parler à n’importe qui ».
Elle s’est refusée à livrer des détails, arguant que « des vies américaines étaient en jeu », mais a indiqué qu’Israël avait été « consulté », ce qu’a ensuite confirmé le bureau du Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu.
Le site d’information Axios a révélé plus tôt mercredi l’existence de ces négociations secrètes, qui se déroulent depuis plusieurs semaines dans la capitale du Qatar.
Axios a identifié l’envoyé spécial américain pour les affaires d’otages, Adam Boehler, comme chef de la délégation américaine, un fait confirmé par Leavitt.
Le correspondant politique du site, Barak Ravid, a souligné que ces discussions, menées par l’envoyé présidentiel américain pour les affaires des prisonniers, Adam Boehler, sont «sans précédent», car «les États-Unis n’ont jamais traité directement avec le Hamas», que Washington a classé comme une «organisation terroriste» en 1997.
Pour sa part, un responsable du Hamas a évoqué à l’AFP, sous le sceau de l’anonymat, « deux rencontres directes entre le Hamas et des responsables américains ces derniers jours à Doha ».
Seul l’échange de prisonniers a été évoqué
Cependant, le Hamas insiste pour que les négociations incluent la deuxième phase, qui prévoit un retrait israélien complet et la fin totale de la guerre.
Aussi, le site Al Mayadeen rapporte qu’un dirigeant de la résistance palestinienne a confirmé qu’une réunion a eu lieu entre le Hamas et des responsables américains, au cours de laquelle seul l’échange de prisonniers a été évoqué, révélant que « cela est arrivé à la demande des Américains, et les Israéliens en ont été surpris ».
Le dirigeant a souligné que l’envoyé américain « a seulement parlé de l’échange de prisonniers, et n’a pas abordé les questions liées au cessez-le-feu dans la bande de Gaza et à la fin de la guerre », expliquant que la partie américaine « n’a pas présenté de formule spécifique pour l’échange de prisonniers, mais a écouté le point de vue du Hamas ».
Il a souligné que l’envoyé américain « a laissé une impression positive de sa rencontre avec le Hamas, et qu’il est possible de négocier avec le mouvement ».
Il reste cinq otages américains détenus à Gaza, dont quatre sont confirmés morts et un serait vivant, selon un décompte de l’AFP.
Faut-il rappeler qu’un accord temporaire de cessez-le-feu et d’échange de prisonniers, qui a débuté le 19 janvier, a brièvement stoppé la violence à Gaza, mais a depuis échoué.
Le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu a refusé de négocier la deuxième phase de l’accord en trois étapes, cherchant plutôt à prolonger la première phase.
‘’J’envoie à Israël tout ce dont ils ont besoin pour finir le travail, aucun membre du Hamas ne sera en sécurité si vous ne faites pas ce que je dis’’, a menacé le locataire de la Maison Blanche dans un message posté mercredi sur son réseau Truth social et repris par Radio-Canada.
Donald Trump a aussi adressé un ultimatum aux chefs du mouvement de quitter Gaza, tant qu’ils peuvent encore le faire.
‘’Au peuple de Gaza : un bel avenir vous attend, mais pas si vous gardez des otages. Si vous gardez des otages, vous êtes MORTS! Prenez une BONNE décision’’, a aussi prévenu le président américain.
‘’Prenez une décision intelligente. Libérez les otages maintenant, ou ce sera l’enfer à payer plus tard’’, a-t-il écrit en majuscules.
Ce n’est pas la première fois que Donald Trump menace la bande de Gaza de lui faire vivre l’enfer. Le 10 février dernier, il avait promis l’enfer si le Hamas ne relâchait pas les otages le samedi suivant.
Le chef du bureau de presse du gouvernement dans la bande de Gaza, Salama Marouf, a réagi aux menaces du président américain contre le Hamas, en déclarant : ‘’notre peuple ou sa résistance à Gaza n’a jamais été le problème. Au contraire, l’occupation israélienne a toujours été le problème, et ce qui se passe aujourd’hui en Cisjordanie et à Al Qods en est la meilleure preuve’’.