​PSG, sélection… deux visages pour Achraf Hakimi

Hakimi cartonne au PSG mais reste discret en sélection. Le Maroc exploite-t-il vraiment son joyau à sa juste valeur ?

Champion de France avec le Paris Saint-Germain et désormais qualifié pour la finale de la Ligue des champions, Achraf Hakimi réalise tout simplement la meilleure saison de sa carrière. Le latéral droit marocain brille de mille feux sous les ordres de Luis Enrique, contrastant avec ses prestations plus discrètes sous le maillot des Lions de l’Atlas. Une situation qui interpelle à plus d’un titre sur son rôle en sélection et met, d’une certaine manière, Walid Regragui face à ses responsabilités.
 
Avec 7 buts et 14 passes décisives en 45 matchs toutes compétitions confondues, Hakimi est actuellement le défenseur le plus décisif du monde. Indispensable dans le système parisien, vice-capitaine du club, il n’a cessé de progresser depuis son arrivée dans la capitale française en 2021. Cette saison, il a franchi un cap, notamment sur l’apport offensif, sans pour autant renoncer à son rôle défensif.

Que ce soit en tant que latéral droit ou piston, le Lion de l’Atlas fait preuve d’une intelligence de jeu remarquable, multipliant les courses, créant des espaces et proposant constamment des solutions. Dans le collectif fluide de Luis Enrique, désormais libéré du schéma Mbappé-centré, Hakimi évolue avec une liberté nouvelle, qui lui a valu d’être sacré meilleur joueur africain de Ligue 1. “Luis Enrique m’a permis d’atteindre un niveau que je n’aurais jamais pensé atteindre”, a-t-il déclaré en conférence de presse, notant que c’est l’une de ses meilleures saisons. “J’ai grandi footballistiquement, mais aussi sur le plan personnel. Je me sens plus sûr de moi, plus mûr”, a-t-il soufflé avec satisfaction. 
 

 

Prestation mitigée avec les Lions !

 Mais en sélection, ce Hakimi-là semble bridé. Moins sollicité dans ses montées et cantonné à un rôle essentiellement défensif, il donne parfois l’impression d’être sous-exploité. Ce constat alimente les critiques d’un public de plus en plus nombreux à appeler Walid Regragui à faire preuve d’audace à explorer de nouvelles pistes tactiques et à s’éloigner d’un schéma jugé trop rigide et défensif. Ces remarques sont-elles justifiées ? Seul un technicien peut en juger avec certitude. Mais Hakimi gagnerait à évoluer dans un rôle plus libre, voire plus axial ou en piston droit, afin de libérer tout son potentiel offensif. Cette réorganisation permettrait aussi à Noussair Mazraoui de retrouver son véritable poste sur le flanc droit, lui qui a longtemps été contraint de dépanner à gauche. Une redistribution des rôles qui pourrait renforcer les deux ailes, plutôt que d’en limiter l’impact. Il s’agirait d’un premier pas pour adapter le système de jeu aux profils exceptionnels dont dispose aujourd’hui le « Mountakhab ».

 
 
 
Vers l’âge d’Or ?

 

 Car oui, le Maroc possède une génération dorée, formée dans les meilleures académies, évoluant dans les plus grands clubs européens, et portée par une volonté farouche d’écrire une nouvelle page de l’histoire du football africain. Mais remporter la CAN à domicile, ce rêve ultime, nécessitera plus que du talent. Il faudra bâtir une cohésion forte, gérer des égos dans un vestiaire étoilé, et surtout mettre en place une vision tactique claire et évolutive.
 
Des questions cruciales demeurent, notamment en défense, où des ajustements seront nécessaires pour affronter les grandes nations du continent. Ce travail incombe à Walid Regragui, dont les choix et l’autorité ont déjà montré leur efficacité, notamment lors de l’épopée au Qatar. Mais à l’approche d’un rendez-vous aussi crucial que la CAN 2025, l’attente est grande et l’exigence encore plus.
 
Car Achraf Hakimi, comme plusieurs autres stars de la sélection, n’est pas qu’un joueur. Il est un ambassadeur du soft power marocain, un symbole du label “Made in Morocco”. À l’image de l’équipe nationale au Mondial 2022, ces joueurs ont offert au Royaume une vitrine exceptionnelle sur la scène internationale. Il est donc impératif de valoriser leur talent au maximum, afin de donner tout son sens à l’investissement du pays dans des infrastructures modernes et à sa montée en puissance comme destination privilégiée pour les grandes compétitions.

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