SIAM : Baraka annonce la création d’un centre mondial dédié aux eaux non conventionnelles et aux énergies renouvelables

La 17e édition du Salon International de l’Agriculture au Maroc (SIAM) a ouvert ses portes, lundi, à Meknès, sous le signe de la gestion durable de l’eau et de l’agriculture responsable. À cette occasion, le ministre de l’Equipement et de l’Eau a annoncé la création d’un centre mondial dédié aux eaux non conventionnelles et aux énergies renouvelables.

Lundi 21 avril, le Prince Héritier Moulay El Hassan a inauguré, avec éclat, la 17e édition du Salon International de l’Agriculture au Maroc (SIAM), événement de renommée internationale qui se tient à la capitale ismaélienne jusqu’au 27 avril.  Dès les premières heures d’ouverture, un afflux massif de visiteurs a envahi les allées du Salon. Des professionnels du secteur agricole ont fait le déplacement pour présenter leurs projets et innovations, tandis que de jeunes entrepreneurs se présentent avec des idées audacieuses. Si, dans l’imaginaire collectif, le SIAM est souvent perçu comme un salon campagnard, la réalité est tout autre. En effet, entre les drones agricoles, les gadgets technologiques dernier cri et les solutions high-tech dédiées à l’agriculture de précision, le salon offre une véritable plongée dans l’avenir du secteur. Ici, il ne s’agit pas seulement de machines et de produits agricoles, mais aussi de visions audacieuses et de progrès technologiques qui façonnent l’agriculture moderne.
 
La denrée rare à préserver  
 
Lors de l’inauguration, le ministre de l’Équipement et de l’Eau, Nizar Baraka, a mis en lumière les efforts du Royaume pour répondre aux besoins croissants en eau, tant pour l’irrigation que pour la consommation potable. Cette politique s’inscrit dans un cadre ambitieux initié par Sa Majesté le Roi Mohammed VI, qui a fixé comme objectif de couvrir 100% des besoins en eau potable et 80% des besoins agricoles, même face aux défis climatiques. Les projets phares, tels que la construction de barrages et l’accélération du recours à l’eau non conventionnelle, sont au cœur de cette stratégie, a indiqué Baraka, rappelant que le Maroc ambitionne ainsi de produire « 1,7 milliard de m3 d’eau dessalée d’ici 2030 », avec des stations comme celles de Dakhla et Casablanca, lesquelles joueront un rôle crucial dans la couverture des besoins agricoles dans les zones côtières. L’objectif est de garantir l’équité dans la distribution de l’eau, en prenant en compte les besoins des zones rurales et montagneuses du pays, tout en permettant une gestion solidaire des ressources.
 
L’une des priorités du ministre est d’instaurer une gestion décentralisée de l’eau, centrée sur les bassins hydrauliques. Cette approche permet de prendre des décisions adaptées aux spécificités locales, en tenant compte des réalités géographiques et des besoins propres de chaque région. Baraka a précisé que cette décentralisation favorisera une gestion plus efficace et réactive des ressources en eau, tout en intégrant pleinement les dimensions régionales dans l’élaboration et la mise en œuvre des projets.
 
La politique de gestion des ressources en eau du Maroc repose en priorité sur le développement des ressources en eau conventionnelles, dont le rôle est primordial pour faire face à la demande croissante. Parmi les projets phares de cette politique, le ministre a évoqué l’accélération de la construction de barrages, avec 16 nouveaux barrages actuellement en construction, et trois autres prévus pour 2025. À ce jour, le Maroc dispose de 154 barrages d’une capacité globale de 20 milliards de m³, et l’objectif est de porter cette capacité à 25 milliards de m³ d’ici 2030. Cette infrastructure hydraulique moderne permettra de mieux réguler les débits d’eau, de maximiser l’utilisation de l’eau de pluie et de garantir un approvisionnement continu en eau, même durant les périodes de sécheresse.
 
Le ministre Istiqlalien a également souligné l’importance de la collecte des eaux pluviales et de l’interconnexion des bassins hydrauliques, afin de renforcer la résilience du pays face aux aléas climatiques. L’objectif est de mobiliser durablement les ressources en eaux souterraines, tout en préservant la qualité de cette ressource essentielle. Nizar Baraka a rappelé vers la fin de son allocution les projections à l’horizon 2050, soulignant que le Maroc prévoit d’élaborer des plans régionaux d’aménagement hydraulique par bassin, et de mettre en œuvre une stratégie de garantie de 100% de couverture en eau potable et de 80% d’irrigation, quelles que soient les conditions climatiques. Ces projets visent à assurer l’avenir de l’agriculture marocaine et la sécurité de l’approvisionnement en eau pour les générations futures.
 
Le ministre de l’Equipement et de l’Eau, Nizar Baraka a également annoncé à « L’Opinion », la décision du conseil mondial de l’eau de proposer au gouvernement marocain la création d’un centre mondial dédié aux eaux non conventionnelles et aux énergies renouvelables, dont le siège serait établi au Maroc. « L’idée c’est de partager l’expérience réussie du Maroc, en matière de dessalement de l’eau via les énéergies renouvelables », a indiqué Baraka, soulignant que sur « les 1 milliards 750 m3 qui seront réalisés à horizon 2030, 500 millions vont être dédiés exclusivement à l’agriculture, donnant la possibilité d’irriguer plus de 100.000 Ha afin de répondre à la problématique de la souveraineté alimentaire ».  La connaissance, soutenue par l’innovation et l’intelligence artificielle, permettrait d’exploiter durablement les ressources, à travers des solutions comme le dessalement et la réutilisation des eaux usées alors qu’une gouvernance adaptée et des financements innovants s’avèrent indispensables.
 
 
Croissance agricole en marche 
 
L’ouverture du Salon était également l’occasion de passer en revue les performances du secteur agricole qui a connu une croissance difficile lors de la campagne 2023-2024, avec un recul de 4,8%. Cependant, les récentes pluies ont permis de redresser la situation, comme l’a souligné Ahmed El Bouari, ministre de l’Agriculture, lors de son discours d’ouverture du SIAM. Les précipitations de mars et avril ont eu un impact positif sur les cultures céréalières, permettant de réaliser une production prévisionnelle de 44 millions de quintaux de céréales pour la campagne 2024-2025, en hausse de 41% par rapport à l’année précédente. Selon le ministère de l’Agriculture, la valeur ajoutée agricole devrait afficher une progression de 5,1%, après un début de campagne difficile. Cette performance est portée par des filières telles que les céréales, l’agriculture biologique, et l’élevage, qui bénéficient d’une dynamique renforcée par des partenariats internationaux et des investissements dans la recherche et le développement.
 
Dans ce contexte, l’édition 2025 du SIAM met un accent particulier sur l’adaptation de l’agriculture aux nouvelles conditions climatiques. Le programme de recherche agronomique soutient l’innovation, avec l’objectif de développer des variétés végétales résistantes au stress hydrique et de promouvoir une gestion plus rationnelle de l’eau. En parallèle, le Maroc prévoit de doubler le volume des eaux usées traitées d’ici 2027, afin de favoriser leur réutilisation pour l’irrigation et la recharge des nappes phréatiques.

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