En dépassant les 4,8 millions de visiteurs enregistrés au premier quadrimestre de 2019, dernière année avant la pandémie, le pays surpasse ainsi ses niveaux de fréquentation pré-COVID, confirmant non seulement une reprise mais aussi une véritable reprise structurelle. Cela témoigne d’une trajectoire durable, soutenue par des réformes stratégiques ambitieuses, bien au-delà d’un simple rebond conjoncturel.
Des retombées économiques substantielles et mesurables
Cette dynamique positive a des répercussions économiques significatives. Les recettes en devises générées par le secteur touristique ont atteint 31,2 milliards de dirhams au premier trimestre 2025, enregistrant une progression de 18% par rapport à la même période en 2024, selon l’Office des Changes. En 2024, les revenus annuels du secteur ont atteint un record historique de 112 milliards de dirhams, représentant plus de 7% du PIB national.
Le secteur emploie directement près de 550 000 personnes et génère des centaines de milliers d’emplois indirects dans des secteurs connexes tels que l’artisanat, la restauration, l’agriculture de terroir et les services divers.
Réformes structurelles et attractivité aérienne : les leviers du succès
Derrière ces résultats impressionnants, une transformation stratégique de l’écosystème touristique marocain est en marche. En 2022, le gouvernement a lancé un plan d’investissement ambitieux de plus de 45 milliards de dirhams, avec l’objectif de tripler la capacité hôtelière du pays et de moderniser les infrastructures d’accueil d’ici 2030. Parallèlement, la connectivité aérienne a connu un développement majeur, avec l’inauguration de 14 nouvelles lignes internationales par Royal Air Maroc depuis 2024. Les compagnies low-cost telles que Ryanair, EasyJet, Transavia et Air Arabia ont considérablement élargi leurs dessertes vers des villes clés comme Marrakech, Agadir, Fès et Tanger. Aujourd’hui, le Maroc est connecté à plus de 120 villes à travers le monde, un record historique.
Un repositionnement régional fondé sur la diversité de l’offre
Le Royaume mise sur une diversification de son offre touristique pour se défaire de son modèle traditionnel axé uniquement sur le tourisme balnéaire. Le pays met désormais l’accent sur des niches comme le tourisme culturel, naturel, d’aventure, d’affaires ainsi que le tourisme intérieur. Le programme de valorisation des médinas historiques, doté de 2 milliards de dirhams, renforce l’attractivité du patrimoine culturel et architectural du Maroc.
Les routes thématiques, telles que celles du désert, de l’Atlas, des oasis et des villes impériales, rencontrent un succès croissant. Ces initiatives sont soutenues par des événements de renommée internationale tels que : Le Festival Gnaoua d’Essaouira Le Festival International du Film de Marrakech Le Marrakech du Rire Le Rallye Aïcha des Gazelles Les grandes échéances sportives à venir, notamment la CAN 2025 et la Coupe du Monde 2030 Ces événements constituent des leviers stratégiques pour renforcer l’attractivité du Maroc en tant que destination incontournable.
Une stratégie nationale articulée autour de trois axes prioritaires
La stratégie touristique nationale « Tourisme 2023–2026 », portée par le ministère du Tourisme et l’Office National Marocain du Tourisme (ONMT), repose sur trois axes principaux :
Renforcement de la capacité d’accueil (infrastructures hôtelières, formation, transport)
Promotion internationale ciblée, via des campagnes digitales comme « Maroc, Terre de Lumière » et « Destination Sécurisée », ainsi que des partenariats avec les médias et les influenceurs
Amélioration de l’expérience touristique globale (digitalisation, qualité de service, mobilité)
Ces efforts ont permis une forte progression des principaux marchés émetteurs, avec des hausses notables telles que : +19% de touristes en provenance de France +26% d’Espagne +34% des États-Unis +42% des pays du Golfe Vers un tourisme durable et résilient
Le Maroc met également l’accent sur la durabilité au cœur de sa politique touristique. Le pays entend positionner le secteur comme un levier vert de développement en mettant en avant plusieurs initiatives : Plus de 60 établissements ont obtenu le label Clef Verte Une multiplication des écolodges et circuits écotouristiques dans le Sud et les montagnes de l’Atlas La promotion de l’agritourisme et du tourisme communautaire Les critères ESG (environnement, social, gouvernance) sont désormais intégrés aux projets soutenus par les institutions financières et les banques publiques, ce qui garantit une évolution plus responsable et inclusive du secteur.
Perspectives : 2025 comme année de bascule
L’ambition de développement touristique du Maroc reste forte, avec un objectif clair : atteindre 15 millions de visiteurs d’ici la fin de l’année 2025 et 20 millions d’ici 2030, avec des recettes potentielles dépassant les 150 milliards de dirhams par an. Les taux d’occupation hôtelière dans des villes comme Marrakech, Agadir, Dakhla et Tanger dépassent déjà les 70%, témoignant d’une forte demande et d’une infrastructure de plus en plus performante.
Au-delà des chiffres, cette dynamique soutient une vision globale du développement territorial et humain, en contribuant au désenclavement des régions rurales, à la création d’emplois et à la valorisation de la diplomatie culturelle.
Les institutions internationales, les professionnels du secteur et les investisseurs saluent cette réussite, qui s’inscrit parfaitement dans les nouveaux paradigmes du tourisme mondial. Le Maroc a su allier attractivité et durabilité pour se positionner parmi les leaders mondiaux du secteur touristique.